France Staub

Né le 29 septembre 1920 sur la propriété sucrière familiale de Baie du Cap dans le sud-ouest de Maurice, France Staub, fils de Dominique Staub et Marguerite Marie Délisse , était un chirurgien-dentiste de profession, et aussi un amateur ornithologue, herpétologue, botaniste et grand défenseur de l'environnement. Il passe la majeur partie de son enfance dans cet environnement bucolique du sud-ouest du pays, où il se familiarise , dès son jeune âge, avec la flore et la faune locale. Après des études secondaires au Collège Saint Joseph de Curepipe, il se joint au Collège d’Agriculture, l'ancêtre de l'université de Maurice, où il obtient un Diplôme en Sciences, après quoi il s'envole pour la Grande Bretagne, plus précisément au Guy's Hospital Medical and Dental School , d'où il sort avec son Diplôme de chirurgien- dentiste . Au Collège d'Agriculture, son esprit humaniste et scientifique s'ouvre grand alors aux connaissances biologiques et agronomiques. Il faut dire qu'il dispose de pédagogues du calibre de Jean Vinson et de Gabriel Orian. Il les accompagne dans leurs randonnées en forêt. Il s'initie auprès d'eux à la connaissance de la nature et développe un véritable amour pour les sciences naturelles. A son retour à Maurice, Jean Vison l'invite à se joindre à la Société Royale des Arts et des Sciences, où il restera actif pour le reste de sa vie. Il fut sollicité à en prendre la présidence en sept occasions, et durant de nombreuses années, il fut membre du Conseil d'Administration. Au MSIRI, il fait la connaissance du Dr Reginald Vaughan, du Dr Octave Wiehe, de Joseph Guého, et de Guy Rouillard. Il se liera aussi d'amitié avec Wahab Owadally, futur directeur des Bois et Forêts. Ensemble, ils arpentent sans cesse les coins et recoins de nos dernières forêts indigènes. L'ornithologue amateur qu'il est , France Staub ne tarde pas à s'intéresser aussi à Rodrigues, à nos îles lointaines, à La Réunion voisine et aux Seychelles. Il accumule notes et papiers sur ses expéditions et découvertes. Il collabore de plus en plus aux activités de la Société Royale des Arts et Sciences et commence à publier des articles et des livres sur la faune et la forêt des Mascareignes. Un de ses articles sur l’ileTromelin paraît dans une publication du Smithsonian Institute de Washington. Il établit une correspondance suivie avec le Dr David Stoddart de l'Université de Cambridge qui était une autorité mondiale sur les atolls coralliens et qui s’est battu avec succès pour conserver à perpétuité pour les générations futures l’atoll d’Aldabra dans l’océan Indien .Un autre de ses correspondants, Francis Friedman, publie, avec son aide et celle de Joseph Guého, un livre extraordinaire intitulé: "Les plus belles fleurs des Mascareignes." France Staub s'occupa de l'édition des trois Proceedings de la Royal Society of Arts and Sciences, y ayant déjà publié ses recherches, telles l'influence écologique sur l'aspect du Dodo et, en partenariat avec Joseph Guého, la Faune et la Flore de Saint Brandon, ainsi que celles de l'Atoll d'Agaléga. Il est aussi l'auteur de trois ouvrages illustrés sur l'avifaune des Mascareignes. France Staub s'occupa aussi de reclasser les 30 000 feuilles manuscrites d'Histoire du Professeur Léon Doyen datant de 1876, aidé de M. François, Bibliothécaire de l'Institut et de Mlle Andrée Herbereau de la Chaise. Les manuscrits couvrant la période autour de la Bataille du Grand-Port, soit environ 550 feuilles, ont été digitalisées et transférées sur CD Rom. Au point de vue artistique, il fut heureux de pouvoir compléter la galerie de tableaux de la Société avec les portraits de Julien Desjardins, de Jean Vinson, d'Octave Wiehe et de Robert Antoine. Dr. Réginald Vaughan a bien voulu poser pour qu'il modèle son buste, buste qu'il a eu le plaisir d'offrir à l'Herbier de Maurice.

Ses dernières publications sur l'ornithologie, dans les années 1990, décrivent l’importance des oiseaux de mer et du guano dans l’histoire de la culture de la canne à sucre à Maurice, et la coévolution des oiseaux endémiques avec des fleurs et des fruits nectarifères. France Staub a aussi beaucoup participé, à travers ses écrits, sur le cycle de vie et l’écologie du Dodo. En 1970, il a été élu Président de la partie mauricienne du International Council for Bird Preservation, crée en 1955 et maintenant connu comme BirdLife International. En 1971, il devint membre du British Ornithologists' Union, une des plus anciennes Sociétés d'ornithologie au monde. En 2004, à l'occasion du 175 eme anniversaire de la Société Royale, il a été fait Membre Honoraire de cette même Société.

France Staub mourut le 2 juillet 2005 après une longue maladie .Son nom a été donné à une plante grimpante, le Cynanchum staubii (Asclepiadaceae), qu'il avait découverte en 1965 sur l'Ile aux Aigrettes, un îlot au large des côtes sud-est de Maurice, qui abrite une réserve naturelle, et qui fait maintenant l'objet d'une restauration écologique intensive.