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LISTE DES NOMS INSCRITS ET BIOGRAPHIES

Nom inscrit Biographie
A. Van Der Stel
Sir W. Newton
James Duncan
John Horne
Jean Vinson
Octave Wiehe
Reginald E. Vaughan
Paul Koenig
Nicolas Pike
Robert Antoine
Raymond Mamet
Pierre Halais
Jean de B. Baissac Biographie
Alfred North-Coombes Biographie
France Staub Biographie
Claude Michel Biographie
Joseph Guého Biographie
Nom inscrit Biographie
De Chazal
Sir R.T Farquhar
Ch. Telfair
Dr Burke
E.B. Blackburn
W. Bojer
J. Desjardins
J. Genève
AD. D’Epinay
Dr Thompson
Dr Bergsten
V. Gallet
ED Pitot
Victor Jaunet
François Liénard
Doct Robert Lyall
Jules Liénard
Henry C. Descroisilles
Adolph Autard de Bragard
Sir G. F. Bowen KCMG
Hon. Edmund Icery
Nom inscrit Biographie
Labourdonnais
Poivre
Cossigny
Commerson
Céré
Le Juge
De Maudave
Aublet
Rochon
L’Abbé Galoys
De Reine
Baudin
René Magon
Brenier
La Haie
L’Abbé de la Caille
Dr Stadmann
Charles A. O’connor
Nom inscrit Biographie
D.C. J. Meller
James Morris
Evenor Dupont
Sir William Gomm
Elisée Liénard
Christian Wiehe
Louis Bouton
Chéri Liénard
Sir J.P. Hennessy KCMG
Philippe Bonâme
Albert Daruty de Grandpré
Honorable Sir Henry Leclézio KCMG
Donald d’Emerez de Charmoy
Gabriel Regnard
Henri Robert
Sir Louis Souchon
Sir Harold Tempany

Claude MICHEL

Claude Michel est un personnage passionnant qui a vécu toute sa vie dans la plus grande discrétion. Né en 1921, il était un étudiant très brillant et à la fin de ses études secondaires, ses camarades de classe et ses professeurs s’attendaient à qu’il soit lauréat. Mais grande fut leur déception car tel ne fut pas le cas, Claude Michel s’est classé juste après le lauréat. Il avait tellement bien travaillé que l’Université de Cambridge envoya une lettre au Gouvernement mauricien pour expliquer que Claude Michel na pas été lauréat à cause de son écriture qui était incompréhensible. Claude travailla pendant quelque temps comme professeur de Français au Collège Royale de Curepipe jusqu’au jour où le Gouvernement mauricien lui octroya une bourse d’étude, ce qui lui permit de s’envoler pour l’Angleterre, à l’Université de Hull, où il décrocha une Licence en Chimie. Il retournera plus tard dans le pays de Sa Majesté pour étudier pour le diplôme de Post Graduate Certificate in Education.

Quand la deuxième guerre mondiale éclata, comme tant d'autres fils du sol, Claude Michel s'est joint à l'armée britannique. Selon son carnet militaire qu'il avait jalousement conservé jusqu'à sa mort, il était posté à l'ile de la Passe, le 8 décembre 1942, en compagnie de 50 autres éléments de la 4eme batterie. Il occupait le poste de sergent-chef en charge des projecteurs. A la fin de la guerre, le 14 novembre 1945, il fut libéré, après avoir passé certaines formalités requises pour redevenir civil.

Aussitôt après, Claude Michel prit de l'emploi comme enseignant au Collège Royal et travaillait en étroite collaboration avec Jean Vinson, alors directeur du Mauritius Institute. Quand ce dernier partit à la retraite, Claude Michel allait lui-même diriger l’Institut de Maurice où, en tant que botaniste, il avait la compétence et l’intelligence voulues pour faire en sorte que le Musée de Port-Louis demeure une vitrine attirante et vivante de nos connaissances scientifiques. Après avoir enseigné aux enseignants à l’Institut de Formation Pédagogique (MIE), et après avoir publié des dizaines et des dizaines d’ articles dans des revues internationales, l’une plus prestigieuses que les autres, et des livres sur différents sujets allant de la botanique jusqu’à la flore et la faune marine , en passant par les oiseaux, Claude Michel a voulu s’adresser à un public encore plus large et peut-être moins savant : celui des lecteurs de journaux. Il rédige à cet effet plus d’un millier de chroniques hebdomadaires pour le journal l’express, d’abord des mercredis matins (Magazine) puis des lundis matins, rendez-vous hebdomadaire que ne rataient jamais les aspirants scientifiques, les esprits curieux et ceux avides de ses traits d’esprit et de ses amusantes juxtapositions spirituelles.

Mais ce qu’on connait moins de Claude Michel c’est que ses connaissances en chimie et en biologie marine l’ont poussé à sa plus grande contribution à la science qui a été sa participation à la découverte de DOLASTATIN 10, une molécule utilisée dans le traitement du cancer. Ce fut le résultat de ses réflexions sur le fait que de nombreuses créatures marines pourraient avoir de puissantes propriétés médicales, et il envoya ainsi de nombreux échantillons à l’université d’Arizona où on découvrit que l’un des échantillons avait des propriétés médicinales très intéressantes. Claude est le co-auteur de la plupart des articles scientifiques publiés par l’équipe américaine sur la recherche sur cette molécule. À la fin de 2018, 14 ans après sa mort, plusieurs sociétés pharmaceutiques ont déposé des demandes de brevets internationaux pour pouvoir commercialiser ce produit. Le domaine dans lequel le médicament a eu le plus de succès est celui du traitement du cancer du foie et de la vessie.

Dans une entrevue que Claude Michel accorda à Alain Gordon-Gentil, en février 2004, il s’avoue un non-croyant. Et nous le respectons en cela. Il disait craindre davantage un monde régi par la religion qu’un monde régi par la science. Et peut-on rêver d’esprit plus curieux que celui de Claude Michel, lui qui avouait avoir conservé la sainte curiosité d’un enfant face au monde qui l’entoure. Avec plus d’un millier de chroniques à son actif, Claude Michel faisait preuve d’un esprit curieux et ouvert jusqu’à l’ultime seconde de sa vie sur terre – une heure avant sa mort, il conversait avec Jean-Claude Autrey, venu lui porter la médaille commémorative des 175 ans de la Société Royale des Arts et des Sciences. Il était capable, à 83 ans, non seulement d’éclairer la lanterne d’un spécialiste singapourien sur des crustacés, mais aussi de s'initier à l'usage de l'ordinateur. Sa fidélité à sa vocation de rendre les gens heureux autour de lui, fait de lui un des meilleurs professeurs de science que nous ayons eus. Claude Michel était un vulgarisateur de la science et de la connaissance , un terme qui décrit bien sa passion édifiante et exemplaire pour les sciences et le défi de la fin de sa vie terrestre : à savoir donner le goût, la passion au plus grand nombre pour les connaissances scientifiques, un domaine particulièrement vaste puisqu’il contient et transcende tout notre univers. Claude Michel nous a quitté en 2004, comme il a toujours vécu, sans faire de bruit, sans chercher à s’imposer, se contentant de répondre présent toutes les fois où nous avons eu besoin de ses services et de ses lumières. Il demeure, bien sûr, un exemple pour chacun d’entre nous tant pour son inépuisable curiosité scientifique que pour ses innombrables qualités humaines. Claude Michel mourut en 2004 à l’âge de 82 ans suite à des complications cardiaques.