JEAN DE BOUCHERVILLE BAISSAC
Jean de Boucherville Baissac est né à Mangalkhan ( aujourd’hui Floréal) le 13 février 1904. Après des études secondaires au Collège Royal de Curepipe, il part pour la France avec sa sœur Lise et son frère Claude pour y parfaire son éducation. Jean Baissac entre au Lycée Henri IV où il obtient son baccalauréat pour ensuite se joindre à la Barclays Bank à Paris. En 1926, il retourne à Maurice et, en intermède, travaille dans les mines de Madagascar. En 1931, il décroche un diplôme en technologie sucrière du fameux Institute of City and Guilds de Londres, diplôme qui lui permet de prendre de l’emploi comme « Agricultural Chemist » au département de l’Agriculture. A la demande de Pierre de Sornay, il part pour Nossi-Bé à Madagascar pour diriger une station d’amélioration variétale de la canne à sucre. Il y restera pendant 4 ans. De retour à Maurice, il prit de l’emploi dans l’industrie sucrière comme Chimiste à Antoinette, puis à Beau Séjour où il produisit un sucre blanc, plusieurs fois primé. Jean Baissac fit alors paraitre un livre intitulé Le sol : Sol et Agriculture de l’Ile Maurice dont l’avant-propos était de Pierre de Sornay. Au moment de la deuxième guerre mondiale, il s’engage avec le Mauritius Pioneer Corps avec une Emergency Commission de sous -lieutenant et débarque en Égypte au début de 1941 avec un gros contingent. Après une carrière militaire très fructueuse et très appréciée, Jean Baissac rentre à Maurice vers la fin de 1944, honoré de ramener au pays sur la dernière étape de leur voyage des anciens combattants. Il se retira du service militaire le 1er mai 1945, conservant son grade de major à titre honorifique. Le Gouverneur Mackenzie-Kennedy le mit en charge de la réinsertion dans la vie civile de quelque 10 000 anciens combattants rentrés de la guerre. En 1947, le gouvernement créa le département des pêcheries, et nomma Jean Baissac au poste de Directeur – poste qu’il conserva jusqu’à sa retraite en 1964. Ainsi s’ouvrit un nouveau chapitre dans la vie de Jean Baissac. Au cours de sa carrière de Directeur du Service de Pêcheries, il porta un intérêt particulier à la connaissance, la protection et l’exploitation durable de la faune ichtyologique de Maurice et de Rodrigues, intérêt auquel il dévoua toute sa vie en abattant un travail colossal. Il créa d’abord une collection d’environs 300 spécimens de poissons et de presqu’autant d’espèces différentes qu’il conserva dans les bocaux de formol pour des besoins de référence et d’identification. En 1971, il en fit don à la J.L.B. Smith Institute of Ichtyologie de l’Université de Rhodes à Grahamstown en Afrique du Sud. Plus tard, en hommage aux travaux de Jean Baissac, le Professeur Margaret Smith nommera la geule pavée dorée Polysteganus baisacii. La description taxonomique de cette espèce fut publiée dans le Proceedings of the Biological Society of Washington de 1978 . Sur la photocopie de cet article que le Professseur Margaret Smith envoie à Jean Baissac le 29 mars 1979, elle écrit ceci à la main « To my old friend Jean de B. Baissac after whom this very lovely fish is named – a very small tribute for a lifetime given to the fishes of Mauritius ». Jean Baissac dressa ensuite des liste systématiques raisonnés et annotées des poissons de Maurice et de Rodrigues, qu’il publia dans la série Contributions à l’étude des Poissons de l’Ile Maurice, qui parurent de 1949 à 1976 dans les Transactions of the Royal Society of Arts and Sciences, soit un total de 10 articles . Sa dernière publication dans cette catégorie fut la Checklist of the Marine Fishes of Mauritius, publiée par la FAO en 1990. Il écrivit aussi sur le Problême de la Pêche et l’Exploitation Marine. En scientifique et écologiste avisé, il était conscient de la précarité des stocks de poisson dans nos lagons. Ainsi il œuvra tout le long de sa carrière pour la protection et la pèche réglementée de cette ressource, et mena une bataille sans relâche contre la fraude et la pêche illégale. Malgré ses lourdes responsabilités au niveau technique et administratif, Jean Baissac consacra beaucoup de temps à peindre les aquarelles de plus de 250 espèces de poissons avec un soucis particulier de reproduire fidèlement les caractéristiques d’identification telles que les épines, les écailles, et les couleurs. Il était aussi en correspondance avec plusieurs spécialistes de la taxonomie des poissons de renommé mondiale et des biologistes marins à travers le monde. En reconnaissance du travail accompli par Jean Baissac, le nom de son épouse fut donné à une montagne sous-marine Alix Seamount , et un banc au sud de St Brandon porte son propre nom , le banc Baissac (Baissac shoal). Il se préoccupait beaucoup du sort et du bien-être des pécheurs, dont plusieurs étaient des anciens combattants. Parti en Afrique du Sud, rendre visite à un de ses enfants, il ne retourna jamais à son pays natal, car atteint d'une maladie, il y mourut le 7 mars 1993.
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