main

VINSON, Joseph Lucien Jean

Nom VINSON
Prénoms Joseph Lucien Jean
Dates 1906  -  1966
Artiste France Staub
Lieu Dépôt, Blue Penny Museum

Entomologiste. Né à Moka le 13 juin 1906, fils de Eugène Louis Lucien Vinson (q.v.) et de Marie Eugénie Le Blanc. II fit ses études au collège Saint-Joseph, Curepipe, puis au Collège d'Agriculture où il obtint le diplôme d'honneur en 1926 avec mention spéciale en sciences naturelles. D'abord chimiste à la sucrerie de Côte d'Or, il entra à la section d'Entomologie du Département de l'Agriculture en 1927. Mais sa vocation d'entomologiste remonte à l'adolescence, car à 16 ans il découvrit un papillon auquel son nom fut attache. A 19 ans il publia une étude sur "Les insectes carnassiers de l'agriculture". En 1928 Vinson fut charge de la campagne de destruction du ver blanc de la canne à sucre, Ie Clemora smithi. Promu en 1929 au poste d'assistant scientifique, il accomplit des recherches importantes sur le parasitisme de ce coléoptère. Envoyé à Ceylan en 1938 à la découverte des ennemis naturels du borer ponctué de la canne à sucre, Proceras sacchariphagus que l'on croyait originaire de cette île, il constata le borer de Ceylan était diffèrent de celui de Maurice et prouva par la suite que c’est de Java qu’était venu cet insecte nuisible. A son retour en 1939 iI introduisit la coccinelle Chilocorus negritus, qui aida au contrôle du pou du cocotier, Aspidiotus destructor, sauvant ainsi ce palmier qui en subissait des ravages. De plus, Vinson signala la présence chez nous de plusieurs insectes nuisibles à I'agriculture: le charançon de l'eucaIyptus (Gompterus scutellatus), la mouche-boeuf (Stomoxys calcitrans) et le scarabée du cocotier (Oryctes rhinoceros). En 1941 il succéda à Robert Edward Hart (q.v.) comme bibliothécaire au Mauritius Institute. Envoyé en Angleterre en 1946 pour faire les études lui permettant d'assumer le poste de Conservateur du Musée au Mauritius Institute, il revint deux ans après avec le degré de Associate of the Museum Association (AMA), association qui lui accorda le titre-de Fellow (FMA) dix ans plus tard. Directeur intérimaire de l'Institut en 1954, confirmé à ce poste en août 1955, il mourut à l'œuvre, au cours d'une excursion scientifique à l'Ile aux Aigrettes le 8 mai 1966. Vinson a réalisé une œuvre scientifique considérable. Environ 70 espèces et genres nouveaux lui ont été dédiés par des entomologistes étrangers. II se spécialisa dans l'ordre des coléoptères dont il décrivit 9 genres et 66 espèces. II publia 58 mémoires et communications, la plupart desquels parurent dans le bulletin du Mauritius Institute. Son catalogue des Coléoptères des Iles Maurice et de Rodrigues reste inachevé. Il s'intéressait également aux reptiles et aux oiseaux, fut reçu membre de la Société des Ornithologues de la Grande Bretagne et occupait la présidence de la branche locale du Conseil International pour la Protection des Oiseaux. Il fut un des premiers à alerter l'opinion publique sur la disparition progressive de la flore et de la faune de l'Ile Ronde et préconisa l'extermination des chèvres et des lapins. II osa, par ailleurs, contredire la classification des serpents de l'Ile Ronde parmi les boas et s'attacha à l'élaboration d'une monographie des reptiles des Mascareignes. Au moment de son décès Vinson préparait une étude biogéographique monumentale sur la faune terrestre de nos îles. Membre de la Société Entomologique de France (1934), Fellow of the Royal Entomological Society of London et membre correspondant de I' Académie Malgache, il reçut le titre d'Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique (O.B.E.) en 1963. Membre de la Société Royale des Arts et des Sciences de I'lle Maurice, il en assuma le secrétariat de 1943 à 1962 et la présidence de 1963 à 1965. Son nom est inscrit sur I‘Obélisque Liénard depuis 1979. Brillant et humble, d'une grande intégrité professionnelle, il ne manquait pas d'humour. Sa patience de chercheur ne connaissait point de bornes et, lors de la découverte d'une espèce rare ou nouvelle, sa joie devenait communicative. De son mariage le 6 février 1936 avec Louise Suzanne Carosin (fille d'Eugène Carosin et de Félicie Bréard) il eut deux fils et une fille.

GUY ROUILLARD

Bibliographie

Mauritius Institute Bulletins, 1938-1975.

Revue Agricole et Sucrière, 1925-1963.

Department of Agriculture - Report for 1929. Bulletin No 29.

G. RouiIIard et J. Gueho - Le Jardin des Pamplemousses 729-979 (Port Louis, 1983) pp. 53, 72, 73.

Source

Extrait du Dictionnaire de Biographie Mauricienne, Pages 1361-1362.

Avec l'aimable autorisation de la Société de l’Histoire de l’Ile Maurice.