main

GEOFFROY, Jean Baptiste Lislet

Nom GEOFFROY
Prénoms Jean Baptiste Lislet
Dates 1755  -  1836
Artiste Inconnu
Lieu Dépôt, Blue Penny Museum

Ingénieur hydrographe. Né à Saint-Pierre, île de la Réunion, le 23 août 1755, mort à Port-Louis le 8 février 1836. Fils de Jean Baptiste Geoffroy, ingénieur de la Compagnie des Indes et de Marie Geneviève Niama, petite fille de Touca Niama roi du Galam (côte de Guinée). Doué de dispositions naturelles pour les sciences exactes, il reçut de son père les premiers principes des mathématiques et du dessin. Il vint à l’Ile de France en 1771 et prit de l’emploi dans le génie civile ; la même année il accompagna Commerson à l‘ile Bourbon pour lui servir de guide lors de l’ascension du Grand Brûlé. Encouragé par les conseils du chevalier Tromelin qui lui prêta ses livres et ses instruments, Geoffroy étudia la physique, l’astronomie et perfectionna ses talents.

Pendant la guerre de 1778 il s’embarqua avec Tromelin comme aide-pilote sur un corsaire. Grâce à ses travaux sur la force de la pesanteur des bois de l’île de France il fut élu le 23 août 1786 membre correspondant de l’Académie des Sciences. En 1787 il partit pour Madagascar pour lever la carte de la baie de Sainte-Luce et il obtint vers cette époque une commission d’ingénieur hydrographe. En 1793 il fut envoyé aux Seychelles pour dresser la carte de cet archipel et l’année suivante il fut nommé officier adjoint du génie militaire. En 1797 une carte des îles de France et de Bourbon qu’il avait dressée d’après ses propres observations et celles de l’abbé de la Caille fut publiée par l’ordre du ministre de la marine; une autre édition corrigée de cette carte parut en 1802.

En 1801 Geoffroy fonda la « Société des Sciences et des Arts de l’Ile de France », embryon de la « Société Royale des Arts et des Sciences de l’Ile Maurice » ; capitaine du génie en 1802, il dressa en 1807 une carte particulière de l’Ile de France ; expédiée à Paris cette carte fut prise en cours de route par les anglais et fut publiée en 1814 par ordre de l’amirauté. En 1810, comme commandant en chef du génie, il fut chargé le 4 décembre de remettre aux anglais les forts, les batteries et tout ce qui dépendait de son département; il s’acquitta de cette délicate mission avec tant de tact et de mesure que Farquhar lui demanda de rester dans la colonie et lui offrit de l’emploi. Agé et sans fortune, Geoffroy accepta.

En juillet 1814 il fit partie comme géographe d’une mission que Farquhar envoya à Madagascar; il visita les côtes de la partie nord et la baie de Louiqui. Avec ces nouvelles observations géologiques et les points déterminés par Rochon, Legentil et d’Agelet il établit une carte générale de la grande île et termina la carte de l’archipel du nord-est à laquelle il avait travaillé depuis longtemps. Ces deux cartes furent gravées à Londres en 1819. Le 4 janvier 1816 Geoffroy fut officiellement chargé du Dépôt des Chartes et Journaux de la colonie ; plusieurs travaux furent faits à Port-Louis d’après les plans de Geoffroy, entre autres l’acquisition de la rue des Tribunaux en 1815, le pont et le ruisseau la Paix à la rue Desforges 1816, la réflexion du canal de la rue du Hasard – rue qui porte son nom depuis 1914 – et de la fontaine du Chien de Plomb en 1819, la réflexion du bassin du Trou Fanfaron en 1821 et le quai de la pointe Desforges en 1824.

Geoffroy fit de nombreuses études sur la géologie, la géographie, la climatologie, la flore et la faune de la colonie, sur l’astronomie et la physique ; ses travaux ne furent pas publiés et la grande partie fut détruite après sa mort, pendant un cyclone ; on n’a découvert qu’un rapport sur les vigies de l’île fait en 1806 et un autre sur les batteries de la colonie. En 1831 il présenta à la Société des Arts et des Sciences ses observations météorologiques faites depuis 1827 et en 1832 il fit une causerie sur l’ascension du Pieter Both par Claude Peuthé. En 1834 il acheva un important travail sur la climatologie de l’ile Maurice. Le 27 juillet 1836 Arago fit à l’Institut de France le panégyrique de Geoffroy, cette haute intelligence, ce savant qui sans jamais avoir été en Europe, possédait des connaissances aussi étendues que variées et dont la vaste érudition et la valeur avaient été reconnues et appréciées en France comme en Angleterre.

R.O.BECHET

Bibliographie

Michel, Lélio – Conférence sur Lislet Geoffroy in. Trans. of the Royal Society of Arts and Sciences. Series C No2. Maurice 1934.

Source

Extrait du Dictionnaire de Biographie Mauricienne, Pages 167-168.

Avec l'aimable autorisation de la Société de l’Histoire de l’Ile Maurice.