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THE ROYAL SOCIETY OF ARTS AND SCIENCES OF MAURITIUS

Rapport du Conseil d’Administration 2019

Extrait du procès-verbal de l’Assemblée Générale du 12 Août 2020, MSIRI.

Rapport du Président

Chers amis

Merci d’être présents à cette assemblée générale annuelle reportée une fois de Mars dernier à aujourd’hui pour cause du Corona virus Covid19. Période troublante que nous vivons, rendus malheureusement encore plus angoissante par les évènements environnementaux tragiques actuels causés par le naufrage du navire sur les récifs de Pointe d’Esny le 25 juillet dernier. Mais je reviendrai plus tard sur cet évènement.

Nous sommes réunis aujourd’hui, tardivement certes, à mi-mandat du Conseil d’administration. Cette réunion n’est pas élective, l’élection du nouveau Conseil d’Administration ayant lieu tous les deux ans, donc l’année prochaine. Nous devons, néanmoins, rendre compte tous les ans à l’assemblée des membres des activités, des décisions prises et de l’évolution de la Société au cours de l’année passée et vers l’avenir, ainsi que la situation financière.

Je me présente donc devant vous avec plaisir pour faire ce résumé d’une année très riche et fructueuse. Mais vous verrez plus loin que je n’ai pas voulu que mon rapport soit un simple compte rendu des activités qui ont eu lieu au long de cette année. J’ai aussi voulu que ce soit un bilan des diverses pensées, réflexions et problématiques concernant la bonne marche et l’avenir de notre Société afin que vous puissiez y réfléchir et donner, le moment voulu, vos idées et votre soutien sur ces questions.

Pour commencer, le bilan des activités. Nous avons eu, bien sûr, le grand évènement sur Pierre Poivre. Mais avant d’y venir je voudrais d’abord passer en revue toutes les autres questions qui ont marquées l’année passée.

Nous avons eu 9 réunions du Conseil d’Administration ainsi que de nombreuses réunions du sous-comité Marie-Josée Martial-Craig, Jean Marie Huron et moi-même, auquel s’est joint, quand il a été disponible, Jacques St Mart.

Nous avons eu deux conférences, causeries comme nous avons l’habitude de dire, l’année dernière, la première étant, en fait, un hommage à Gabriel d’Argent qui venait de décéder quelques semaines auparavant. Gabriel, membre honoraire de la Société et vraiment personnalité d’exception, a laissé une grande trace dans la mémoire de la Société et chez beaucoup de ses membres.

La deuxième conférence, très appréciée par l’assistance nombreuse, était celle de Madame Alexandra Henriot Caude. Le thème était, bien sûr, la génétique.

Nous n’avons pas eu de sortie l’année dernière, encore une fois pour cause le colloque Pierre Poivre en octobre qui serait suffisamment chargé.

L’année dernière je vous ai fait part que Monsieur Auguste Harel avait été fait Membre Honoraire à l’occasion de ses 100 ans en 2018. Il est décédé dans le courant de l’année passée, 2019.

STASM

L’année dernière je vous ai fait part que Marie Josée et moi avions rencontrés Linda Mamet alors présidente de la Société de Technologie Agricole et Scientifique de Maurice (STASM) concernant la dissolution possible de cette institution et de son éventuelle intégration à la RSAS. Cette réunion n’a pas donné suite pour le moment car il semblerait que la STASM ai décidé de ne pas aller de l’avant avec ce projet.

DATA PROTECTION ACT 2017

En 2018 nous avons été avisés par les autorités que la Data Protection Act 2017, dont les objectifs sont « to govern privacy rights of individuals in relation to requirements of collection, processing, storage, transfer and handling of personal information/sensitive personal information », étant en vigueur, toute association particulièrement celles qui ont une base de données concernant ses membres, devait s’inscrire dans leurs registres pour la protection de leur confidentialité et aussi celle de ces associations. La dernière assemblée ayant approuvée notre enregistrement au Data Protection Office cela a été faite dans le courant de l’année.

LES PUBLICATIONS

J’ai mentionné l’année dernière à l’Assemblée Générale la sortie du Volume 1 de notre publication entièrement remaniée, le Journal of the Royal Society of Arts and Sciences of Mauritius qui, malheureusement, ne pouvait pas vous être présenté à ce moment là pour des raisons techniques. Le volume a été mis en circulation et en vente peu de temps après et a été très bien reçu. Il est en vente aujourd’hui à travers le secrétariat à Rs700 pour les membres et Rs850 pour les non-membres.

M’étant documenté sur les sociétés savantes dans le monde, et nous somme bien reconnu comme tel et aspirons à ce statut, qu’une des fonctions principales de ces sociétés est bien la publication d’articles dans les domaines qui leurs sont propres. Les publications ne sont pas des gazettes à tirages journaliers ou hebdomadaires mais des journaux de qualité scientifique ou autres domaines reconnus, comprenant ce qu’on appel en anglais le « Peer review », soit des articles revus par des spécialistes dans les domaines respectifs, donnant la garantie de qualité et de rigueur. C’est ce que nous avons mis en place avec le Journal. Il est donc essentiel que nous publions de façon régulière.

Je voudrais vous donner un exemple de l’importance des publications de la Société Royale. Dans le Weekend du dimanche 1er mars 2019 un long article sur Mare la Chaux et le dodo fait mention de Julien Desjardins. Vous pourrez vous demander « En quoi cela concerne la Société Royale? Julien Desjardin était un des membres fondateurs de notre société. En 1834, dans la publication de cette Société d’Histoire Naturelle d’alors, le Rapport Annuel, il est fait mention par Desjardin lui-même de Mare la Chaux se trouvant sur ses terres où il aurait trouvé un riche gisement d’ossements fossiles. Toutefois, cette mention d’intérêt purement anecdotique d’alors, est restée cachée et sans action pendant plus de 120 ans jusqu’à ce qu’un de nos membres, il y a peu de temps, lise cet article, s’en fascine et entreprenne des recherches pour localiser l’endroit, chose qu’il réussit. Cette recherche a menée à des fouilles en septembre dernier menée par un paléontologue internationalement reconnu, spécialiste du dodo et membre de la Société, je nomme Julian Pender-Hume, du site qui s’est révélé être d’une valeur archéologique de très grande importance tant localement qu’internationalement.

Je vous donne un autre exemple. Tous les travaux récents de restauration, de protection et de conservation des reptiles endémiques mauriciens, soit les serpents, geckos, cinques et tortues, ont été rendu possible grâce aux nombreux articles écrits dans nos anciennes Transactions et nos Proceedings, pratiquement les seules sources mondiale d’information sur nos reptiles, à l’exception d’un seul article dans le Mauritius Institute Bulletin aujourd’hui n’existant plus.

Ainsi, nous souhaitons pouvoir publier, pour le moment du moins, un numéro par ans, ce envers quoi nous travaillons activement. Pour cela nous avons lancés un appel à articles auprès des institutions appropriées et de nos membres et espérons sortir le volume 2 du Journal dans le courant de l’année prochaine 2021. Cette année nous avons un autre projet en préparation dont je vous parlerai plus loin.

TABLEAUX

Depuis un certain temps déjà nous parlons de fixer une étiquette en plastique avec le nom/logo de la Société Royale des A et des Sc. au verso de chacun de nos tableaux, dont la plus part sont dans la réserve du Blue Penny Museum à Port Louis. Certains, toutefois, sont au Musée de Mahebourg et au château du Réduit. Avant de le faire nous avons préféré confirmer dans notre documentation et nos archives la provenance, le nom du donateur et la date du don de chaque tableau prouvant ainsi l’appartenance de ces tableaux à la RSAS. Jean Marie Huron a fait un travail titanesque, documentant toute cette information qui a été publié dans le Volume 1 du Journal. L’information est maintenant vérifiable et incontestable et je voudrais remercier Jean Marie pour ce gros travail. Nous pourrons alors dès maintenant aller de l’avant avec les étiquettes, travail qui a été confié à Gerard Bax.

SITUATION INSTITUTIONNELLE

Je voudrais dire quelques mots sur la situation institutionnelle de la Société Royale qui, comme vous le savez, vient de célébrer ses 190 ans l’année dernière.

Depuis ses débuts la Société a été honorée par l’adhésion des plus prestigieux scientifiques et amateurs d’arts de notre pays par leur adhésion comme membres, sans oublier les contributions et expertises qu’ils y ont toujours généreusement offertes. Sur le point scientifique principalement, cette liste est reflétée par les noms gravés sur la Colonne Liénard au Jardin des Pamplemousses en hommage à leurs œuvres pour la découverte du patrimoine scientifique et la conservation de notre héritage écologique.

Nous avions à l’origine une vision claire de notre mission et de nos objectifs. Permettez que je cite Sir Virgil Naz, alors président de la Société, dans une adresse en avril 1879 pour les 50 ans de la Société: « L’objectif de la Société est de promouvoir l’avancement des Sciences, Arts, Histoire, et Littérature à Maurice », mission très claire et celle d’une société savante.

Cette notion perdure jusqu’à nos jours car en 2004, la Société fête son 175e anniversaire par une exposition au Blue Penny Museum intitulé : « Une Société savante au service de son pays », exposition qui restera ouverte pendant plusieurs mois.

Malheureusement, depuis ces dernières décennies la Société Royale a subit un ralentissement dans sa vie et ses activités, et cela souvent pour des causes qui ont été hors de notre contrôle. Aujourd’hui nous n’avons plus de siège social ni de locaux, notre bibliothèque et nos archives sont conservées, pour le moment heureusement, au Blue Penny Museum, mais avec un accès difficile et très limité pour des consultations. Nos tableaux, ancienne fierté, sont invisibles à tous.

Il est manifeste que nous ne pouvons pas ou plus « deliver the goods » comme on dit en anglais, remplir nos objectifs comme l’avait si bien dit Sir Virgil Naz. Depuis quatre ou cinq ans nous essayons de renouer avec nos obligations, mais avec beaucoup d’efforts et à grand prix de notre temps, du temps donné entièrement volontairement.

Aujourd’hui les enjeux écologiques pour le pays sont considérables. Nous ne devons jamais oublier qu’un environnement sain basé sur la biodiversité, la nature, l’agriculture nouvelle ou raisonnée, l’énergie propre, le transport et le logement ou l’habitat, est la meilleure garantie de la bonne condition humaine. Je reviendrai sur cette question plus loin car elle est aujourd’hui plus que d’actualité.

Pour participer à ce grand courant, à ce nouvel essor, nous devons, comme à nos débuts, nous engager pleinement. Pour le faire la Société Royale des Arts et des Sciences de l’île Maurice doit se réinventer, se métamorphoser et se positionner et s’investir afin de pouvoir jouer son plein rôle dans ce nouveau courant qui se dessine, message que je donne régulièrement depuis quelques années.

Nous devons avoir une vision nouvelle et travailler à la rendre réalité, nous devons fixer de nouveaux caps, nous devons avoir une feuille de route et un plan d’action. Nous devrons développer des grands axes de travaux sur lesquels notre influence pourrait peser. Nous devrons augmenter le nombre de nos membres, nous devons recruter des jeunes et ainsi augmenter le poids de nos décisions et de notre influence.

Ainsi nous devons renaitre et nous devons reconstruire nos propres ressources. Pour le faire, pour commencer à préparer le chemin vers ce changement nous devons prendre certaines mesures et certaines actions qui s’imposent. Toutefois, ces mesures doivent être basées sur un diagnostic. Mais pour que ce diagnostic soit juste et que les solutions soient bonnes il faut l’épreuve de Vérité, Vérité à laquelle nous devons faire face honnêtement et, il faut le dire, courageusement et sans détournement, probablement l’étape la plus difficile du processus. Cette épreuve de Vérité comprend les questions suivantes.

  1. Plan Stratégique

Nous lançons cette année une grande réflexion pour un plan stratégique. Nous en parlons depuis un certain temps déjà. Cette analyse définira nos axes, nos orientations et nos priorités pour l’avenir. Nous examinerons nos besoins physiques et financiers, ainsi que les moyens et les ressources dont nous disposons pour accomplir les objectifs définis pour lesquels nous essayerons de fixer des dates.

Il est évident que nous vous engagerons pleinement dans cette réflexion charnière.

Mais nous pensons qu’une sinon la plus grande des priorités est d’avoir nos propres locaux car cela nous permettra d’y loger:

      1. Notre importante bibliothèque et nos très riches archives qui sont quasiment inaccessible, rendant, pour le moment, la consultation et la recherche pratiquement impossible. Nous faisons, de ce fait défaut à la Clause 1 de nos statuts. Impensable.

      2. Notre précieuse collection de tableaux qui est à la même enseigne, inaccessible et invisible tels des bijoux cachés dans un coffre-fort.

      3. D’y loger un secrétariat permanent. En ce moment ce secrétariat (énormément de travail) est fait par Marie-Josée avec beaucoup de dévouement et de compétence et gratuitement. Perle rare difficile à trouver. Mais non-seulement ce n’est pas une solution pratique ni tenable à long terme car la santé de Marie-Josée fait défaut. Il faudra sans tarder employer une personne, donc payer, pour faire tout ce travail qui n’ira que grandissant si nous tenons à notre existence.

  1. Finance

Nos recettes, qui viennent presqu’uniquement des souscriptions, ne couvrent presque pas nos dépenses courantes, c.à.d. les sorties, les publications, les frais bureaux etc. Aujourd’hui nous avons 278 membres, dont 55 membres à vie et 8 membres honoraires. Les quotités actuelles qui sont à Rs500 par ans nous rapportent, ayant soustrait les membres à vie et les membres honoraires qui sont exemptent de souscription, environs Rs100 000 annuellement, cette année Rs113 000 nous espérons.

Ce n’est pas avec ces maigres recettes que nous irons bien loin. Nous devons donc créer un fond de financement opérationnel pour les dépenses courantes. Nous devons aussi lever des fonds capitaux pour l’achat ou la construction de nos nouveaux locaux. Examinons quelques options :

  1. Souscriptions

Il y a 5 ans nous avions fixés la souscription à Rs500/an, à revoir dans 5 ans. Ces 5 ans sont arrivés. Nous avons donc décidé d’augmenter la souscription à Rs800/an à partir de maintenant. Pour ceux qui ont renouvelés ou doivent encore renouveler leurs souscriptions pour 2020 et sont à jour ne paieront ce tarif qu’à partir de l’année prochaine pour 2021. Toutefois, tout nouveau membre paiera à partir de maintenant Rs800/an, et ce jusqu’à nouvel ordre.

Cette année nous avons reçu la demande d’un jeune homme de 14 ans d’être inscrit comme membre, comme prévu par nos statuts. Le Conseil a fixé la quotité annuelle des membres mineurs à Rs300/ans jusqu’à leurs 18 ans, passant alors au tarif normal. Les membres mineurs sont exemptent de droits d’inscription. Nous encourageons donc tout parents à inscrire leurs enfants mineurs qui le désireraient.

  1. Donations

Nous devrons faire une levée des fonds auprès de nos membres mais il est évident que ces dons privés ne seront pas suffisant pour mettre en place les projets que nous souhaitons car pour cela il faudra plusieurs millions. Nous serons donc obligés de frapper aux portes des grandes institutions et entreprises privées. Aujourd’hui, malheureusement, avec la crise économique causée par la pandémie de la COVID 19, ce sera une option difficile à réaliser. Projet, néanmoins, que nous devons mettre à exécution. Il y aurait, toutefois, une alternative pour les dons venant des membres qui serait, à part les dons directs, des dons ou legs testamentaires, ou autres possibilités de ce genre, comme le permet la loi. Malheureusement ce n’est pas encore dans les coutumes mauriciennes mais qui, autre part à l’étranger, sont la source de gros financement pour des associations comme la nôtre.

  1. Publications

Nous avons vu plus haut qu’une des fonctions principales d’une société savante est de publier des articles dans son domaine dans des journaux de renom. Aujourd’hui c’est une activité qui nous coûte financièrement et en temps. Je voudrais citer une étude datée de juin 2019 dans Science Guide: « Asked about the incomes from memberships to the learned society Dr van Omen estimates this as a modest part of the total revenue stream, perhaps in the order of 10-20%...(Concerning other sources of revenue for the societies) not only are society journals important to their respective fields of science, they often are the main (financial) lifeline of the Societies themselves”. Les mécanismes existent aujourd’hui qui nous permettrait d’atteindre cet objectif et c’est bien la raison pour laquelle je n’ai jamais été en faveur de la publication en ligne et gratuite de nos Proceedings ou Journal.

  1. Révision des Statuts

Ces changements demanderont certaines révisions de nos statuts dont nous préparons en ce moment même certaines propositions. Ces propositions devront, bien sûr, être adoptées en Assemblé Générale Extraordinaire plus tard dans le courant de l’année. En attendant je vous en présente trois que nous jugeons importantes et qui sont des questions assez fondamentales :

  1. Membre à Vie

Nous reconsidérons entièrement cette catégorie qui est au désavantage de la Société.

  1. Fellowship

La Société Royale, créée par un groupe de savants, une élite, est toujours définie comme étant une société savante. J’ai été nommé, il y a un an environ, à l’University Court de l’UoM, en tant que représentant d’une Société Savante (representative of a learned society). Etre reconnu société savante est une chose souhaitable, car cela donne à notre Société un statut de prestige et d’influence.

Ces dernières années nous avons grandi et élargi notre base et la diversité de nos membres.

Ceci est une très bonne chose en soi car elle assure que 1) la Société Royale soit plus représentative de la société mauricienne, et ainsi que 2) les discussions et réflexions au sein de la Société Royale reflètent les réalités de la vie mauricienne.

Toutefois la plus grande diversité des membres, sans le moindrement critiquer les membres, a l’effet de diluer le côté savant de la Société. Trouver le moyen de maintenir ce statut tout en conservant notre diversité chez les membres serait certainement une bonne et souhaitable chose. Le défi donc consiste à agrandir notre Société en allant à la conquête de nouveaux membres ayant un certain profil académique pour faire avancer nos activités savantes tout en encourageant et maintenant notre diversité.

Certaines sociétés sont restrictive dans cet objectif, telle la Royal Society of South Africa (RSSA): « Persons with a demonstrable record of interest in science may apply for membership of the RSSA”. Mais cela n’est pas souhaitable pour nous.

Il y a un autre moyen que je voudrais proposer, pour la réflexion. Il s’agit de la création de ce qu’on appelle en anglais le fellowship, un statut collégial honorifique. De nombreuses sociétés savantes, notamment la Royal Society of South Africa, que je cite, le font: « Persons who have done outstanding work in the furtherance of science in South Africa may be elected to the fellowship of the Society ». Pour nous le qualificatif « furtherance of science » serait trop restrictif. Il faudrait donc l’élargir.

Pour la Royal Society of London: “Fellowship is an award granted by the Royal Society of London to individuals who have made a substantial contribution to the improvement of natural knowledge including…” ‘A suitable nominee will be a leading figure in their field and have already left a clear mark on it.’ A nous, la Société Royale, à définir les domaines (fields) selon nos statuts.

La personne à qui cet honneur serait conféré ne doit pas nécessairement être membre de la société. Ce n’est pas l’équivalence ni le remplacement des membres honoraires. La nomination et l’élection de ces membres se feraient selon des critères précis et inscrits dans les statuts. Le fellowship non seulement honore ces personnes mais ces personnes, par leur statut et leur présence au sein de la Société Royale honoraient et hausseraient le niveau de la Société Royale. Ce collège, dont les fonctions, droits et prérogatives seraient à définir, formerait un groupe de sage guidant et instruisant la Société Royale.

PIERRE POIVRE

En 2019 la Société Royale des Arts et des Sciences de Maurice a célébrée le 300ème anniversaire de la naissance de Pierre Poivre, Intendant des Iles de France et de Bourbon de 1767 à 1772. Pierre Poivre, botaniste de renom, membre de l’Académie des Science, des Belles Lettres et des Arts de Lyon, sa ville natale, économiste, administrateur brillant et grand Jardinier contribua beaucoup à l’avancement de la colonie dont les marques persistent à ce jour. Nous avons voulu lui rendre le plus grand hommage, hommage donné dignement dans le plus grand sens de la mission de notre Société. Nous sommes heureux d’avoir pu faire de cet hommage un très grand succès.

Les activités ont démarrés à l’Académie des Sciences de Lyon où j’avais été invité à participer au colloque Pierre Poivre le 13 juin 2019 auquel je donné une causerie. A la demande de l’Académie nous avons pu obtenir la présence de notre ambassadeur à Paris, S.E. M. Valaydon, ce qui m’a valu le compliment de l’académie « Pierre vous êtes un redoutable négociateur ». J’ai été reçu à l’Académie avec Elisabeth comme un roi en position d’honneur, m’attribuant 60 minutes pour ma conférence quand les autres conférenciers n’ont eu que 30 minutes.

A Maurice nos festivités ont démarrés le 23 août, date de naissance de Poivre, par la lecture dans toutes les écoles du gouvernement du pays, environs 165 écoles et 165 000 élèves, à 9h00 du matin à l’assemblée d’un texte préparé par moi. J’ai moi-même été invité à en donner lecture à l’école primaire de Pamplemousses dans la cour au pied d’un grand baobab. J’étais accompagné de Marie Josée et Thierry Chateau. L’accueil a été plus que chaleureux.

Cet évènement a été suivi à 14h00 par le lancement officiel d’un timbre First day cover au jardin de Pamplemousses en la présence de Son Excellence M. Barlen Vayapoory, Président P.I. de la République, à qui nous avions demandé quelques temps avant d’être le Patron de l’évènement Poivre, charge qu’il avait accepté très spontanément.

Ce lancement a été suivi par le vernissage d’une exposition Pierre Poivre au Blue Penny Museum, évènement aussi ouvert par le Président P.I. de la République. Les membres ont eu par la suite l’occasion d’avoir un tour guidé par Emmanuel Richon qui a illustré la visite avec sa passion et son érudition habituelle. L’exposition a durée deux mois et a été un très grand succès. Je voudrais encore une fois remercier Emmanuel Richon pour cette proche et fructueuse collaboration successive que nous avons avec le Blue Penny Museum.

Jean Pierre Grienay, Jardinier Botaniste du Parc de la Tête d’Or à Lyon et grand spécialiste de Poivre, que vous avez eu l’occasion de rencontrer, est arrivé le 15 octobre pour 15 jours à notre invitation pour participer aux événements.

Deux journées conférence ont eu lieu, le 19 octobre au centre de la MCB à St Jean et le 26 octobre à la salle Bonâme à la MSIRI. Ces deux journées, lors desquels nous avons eu cinq conférenciers mauriciens, Marie France Chelin-Goblet, Monique Dinan, Eric Perrier, Emmanuel Richon et moi-même, et trois conférenciers d’outre-mer Jean Pierre Grienay d Lyon, Erika Techera Professor of Law, University of Western Australia, ainsi que Christian Landry vice-président de l’Académie de la Réunion, ont été un tout aussi grand succès. Encore une fois je dois remercier chaleureusement Jugdish d’avoir accepté d’être le maitre de cérémonies démontrant des qualités extraordinaires et incontestées.

Entre temps nous avons eu une visite du Jardin de Pamplemousses guidé par Jean Pierre Grienay et dont le thème était « Sur les pas de Pierre Poivre ». Visite très appréciée par tous ceux présents.

Pour clore la liste, surement incomplète des événements, nous en comptons 26 en tout, le comité a été invité avec JP Greinay à une journée Pierre Poivre au Collège Pierre Poivre/école du Centre, journée qui avait engagé la participation active de toute l’école. Nous avons été séduits par cette passion qui a été si bien transmise par le corps enseignant et administratif aux élèves. Je voudrais demander à Nawsheen qui siège sur notre conseil et est référant communication au collège Pierre Poivre de bien transmettre encore une fois nos félicitations et remerciements à l’école toute entière.

Nous avons décidé en collaboration avec les Académies de Lyon et de la Réunion de faire une publication conjointe commémorative regroupant tous les textes parus lors des manifestations à Maurice et à Lyon. Cette publication sera un numéro hors-série de notre Journal et dont les modalités proposées par nous ont été acceptés par la commission publication de l’Académie de Lyon. Nous commençons à recevoir les articles. Nous avions souhaité sortir le numéro le 15 octobre prochain mais la crise provoquée par la COVID 19 ayant tout chamboulé notre objectif a dû être repoussé à mars 2021 pour notre prochaine assemblée générale.

Je ne voudrais pas oublier les manifestations de clôture du cycle Pierre Poivre qui ont eu lieu par la plantation d’arbres le 16 novembre 2019 à Maurice et à Rodrigues. A Maurice les plantations conjointes Société Royale et Société de l’Histoire ont eu lieu lors d’une sortie annuelle de la SHIM au Caudan et au Jardin Robert Edouard Hart, et à Rodrigues où j’ai été moi-même planter un palmier rare (Dictyosperma album var. aureum ou Palmiste bon) dans la Réserve François Leguat dans le carré Société Royale. L’accueil qu’on nous a réservé à Elisabeth et moi était fantastique, Royale dirai-je. Nous avons choisi cette date parce qu’elle était la date du 250ème anniversaire de la promulgation effective du Règlement Economique de Pierre Poivre, loi mauricienne si importante.

Avant de finir avec ce sujet je dois régler les comptes avec les comptes financiers pour cet évènement. L’année dernière nous avions voté un budget de Rs75 000.00 pour couvrir les frais. Une fois toutes les dépenses faites le total de nos frais s’est montée à la somme importante de Rs569 433.

Toutefois, ne tremblez pas, car je suis heureux de pouvoir vous dire que nous avons reçu les dons généreux suivants : Rs300 000 du Jardin de Pamplemousses, Rs100 000 de M. Dominique Galéa de la part de la Société Galéa Frères et Rs60 000 de la part de l’Institut Français de Maurice. Ajouté à cela les différentes souscriptions par les journées conférences le total de nos recettes a été Rs554 479, donnant le tout petit déficit de Rs14 954. Bel accomplissement.

La Société Royale est, donc, très reconnaissante de l’aide qui nous a été apporté.

OBELISQUE LIENARD

Je vais clore mon rapport avec un dernier événement très important pour la Société Royale. L’année dernière étant les 190 ans de notre société nous avons voulu, mis à part Pierre Poivre, le faire de façon marquante et dont nous seuls avons la prérogative. Il s’agit bien sûr de l’inscription de noms sur l’obélisque Liénard au Jardin de Pamplemousses. Vous vous souviendrez qu’il y a 4 ans déjà en 2016 cette même assemblée a adopté les nouveaux critères de sélection des noms à être inscrits selon les exigences du 21ème siècle.

Cet exercice a été fait dans la plus grande rigueur et menée par Jugdish Sonatun, notre vice-président, avec grande compétence et un sous-comité nommé par le Conseil et dont il avait la présidence.

Les cinq noms suivant ont été sélectionnés et approuvée par le Conseil donnés ici par ordre d’ainesse : Jean de Boucherville Baissac, Claude Michel, France Staub, Joseph Guého et Alfred North-Coombes. Je voudrai faire ici une petite parenthèse. Dès que nous avons ouvert les enveloppes de propositions de noms nous avons vu le nom de Jean de Boucherville Baissac proposé par deux personnes différentes. Pour éviter tout malentendu ou équivoque possible je me suis retiré, dès la fin de la première session, de la présidence de ce sous-comité la transmettant à Jugdish à qui, encore une fois, a assumé avec grand succès, rigueur et impartialité cette tâche délicate.

Ces noms furent inscrits sur l’obélisque le 30 novembre 2019 lors d’une célébration au Jardin de Pamplemousses à laquelle étaient présent S.E. M. Paramasivum Pillay Vyapoory, G.O.S.K. Président P.I. de la République, S.E. Mr Cohet, Ambassadeur de France à Maurice, M. J.M Cassam-Chenai Directeur de l’Institut Français Maurice, des membres de Conseil d’administration du jardin, les représentants des familles des personnes inscrites, notre comité et quelques invités.

Jugdish a encore une fois brillé par un superbe discours sur l’évènement et sur chacune des personnes inscrites. Encore une fois il mérite nos plus vifs remerciements et vous demande de le faire par vos applaudissements. Jugdish si j’avais un verre je le lèverait en ton honneur.

Et finalement, nous avons souhaité clore cet évènement, les 190 ans, de façon marquant en accordant à deux membres la reconnaissance de la Société pour leur contribution à l’avancement de la Société Royale des Arts et des Sciences de façon significative en les faisant Membres Honoraires de la Société. Ces deux personnes sont le Père Adrien Wiehe et Jean Pierre Grienay à qui un certificat et une médaille frappée par la société leur a été offert devant l’assemblée présente.

La célébration s’est conclue par un cocktail sur la varangue du château.

Membre Coopté

Finalement je voudrais mentionner que nous avons demandé à monsieur Lindsay Edouard, médecin à la retraite (professionnelle) et membre très enthousiaste de notre société depuis 3 ans environs de siéger comme membre coopté sur le Conseil comme prévu par nos statuts. Cette invitation a été acceptée par Lindsay que je remercie en passant. En mars j’avais écrit ‘Tu seras très vite mis à la tâche’. Il a en effet été très vite mis à la tâche, avec enthousiasme.

Avant de clore mon message il y a un dernier point très important que je voudrais brièvement discuter avec vous. Vous avez tous lu, entendu et vu le drame écologique qui nous frappe causé par le naufrage du navire le Wakashio sur le récif de Pointe d’Esny. Les réactions remarquables et spontanées du public mauricien ont démontré un profond engagement pour la protection de notre nature et notre environnement. Toutefois, les autorités ont fait preuve d’un laxisme et d’une ignorance remarquable qui ont menés à cette situation faisant fi des protocoles et conventions préexistants qui étaient là pour les guider. Parmi elles je voudrais citer les trois protocoles clefs :

  • Oil spill contingency plan for Mauritius, démaré en 1987 et publié en 1990, elaboré par l’UNEP en collaboration avec la IMO (International Maritme Organisation), à la demande du Governement de Maurice ;

  • Western Indian Ocean Islands GEF-Oil Spill Contingency Planning Project, octobre 1998; finalement

  • Regional Oil Spill Preparedness in Eastern Africa and the Western Indian Ocean (2020).

Ces protocoles établissent les procédures à suivre en cas ou au risque de marée noire dans nos eaux. Rien n’est fait.

Le 6 août dernier le ministre de l’environnement, répondant à une question parlementaire, déclare que son ministère « est en train de mettre à jour l’actuel National Oil Spill Contingency Plan ….et en tirant des leçons des expériences passées ! » Risible. Après la mort pé rode la tizanne.

Je voudrais, au nom de la Société Royale, écrire au Premier Ministre et à son gouvernement un Letter of Concern exprimant nos sérieuses préoccupations sans faire des polémiques. Je pense que c’est le rôle même de la Société Royale. Je solicite ici votre accord.

Ceci met fin à un long discours passant en revue une année très riche en évènements. Cette année a été excitante, pleine d’action et de rebondissement, pleine d’engagement de notre part qui ont renouées des liens perdu avec des vieilles institutions comme l’Académie des Sciences, des Arts et des Belles Lettres de Lyon avec qui nous avions, il y a pas loin de 150 ans déjà, des échanges de correspondance. Lyon et la Réunion sont désireux de maintenir ces liens retrouvés.

Mais tout ce travail ne s’est pas fait seul, loin de là. Il s’est fait avec l’engagement total du Conseil que m’a donné son soutien entier et indéfectible, très souvent joyeux quelque fois avec hilarité pendant les réunions, mais toujours avec beaucoup de sérieux. Finalement, avant de terminer, je voudrais encore cette année, dire un grand merci à mes deux bras droits Marie-Josée et Jean Marie Huron pour l’énorme travail abattu par eux et les réunions préparatoires fréquentes qui nous ont permis d’avoir une si belle et si riche année.

Je vous demanderai donc de remercier par vos applaudissements mon comité entier et tous ceux qui nous ont soutenus.

Je vous remercie pour votre patience et indulgence à mon égard.

Pierre de Boucherville Baissac

Président