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Avec la RSAS, la promenade du samedi 24 octobre 2015

Visite guidée de Prem Saddul à la « Cheminée volcanique et tunnels de lave » dans les environs de Nouvelle Découverte, à Pont Bon Dieu, suivie d’une causerie sur la flore et la faune volcanique par Kersley Pynee, au chassé de Salazie.

 

Le samedi 24 octobre fut désigné pour une de ces passionnantes visites que nous propose la RSAS ... parce que, à cette époque de l’année ... il fait beau et les chaleurs estivales n’ont pas encore commencé. La dernière conférence de Prem Saddul, il y a quelques mois, sur les tunnels de lave laissés par les volcans en activité dans notre île, nous avait passionnés et samedi fut le jour choisi pour aller de visu visiter ces vestiges géologiques enchâssés dans nos paysages.

Dans le parking de Jumbo Phoenix, nous étions une cinquantaine à remplir les deux petits bus prévus pour cette excursion. Entassés, pique-nique compris, c’est joyeusement que nous nous sommes dirigés vers la région de Ripailles – Nouvelle Découverte.

L’emplacement de ces cratères, cheminées et autres, se trouve dans une région toute vallonnée, à l’écart des habitations et si des arpents de plantations de chouchous et de pommes d’amour ne l’attestaient pas, nous nous serions crus tout à fait à l’écart du monde.

La beauté calme du site diffuse une sensation de paix et d’harmonie qui est contagieuse et qui force au respect. Et c’est sans difficulté que nous avons respecté ces cultures, et que nos pas évitaient les jeunes pousses en s’enfonçant résolument dans la terre ramollie par cette pluie qui, elle aussi, avait décidé, tout aussi résolument, d’être de la partie. Des lianes de chouchous couvraient cratère, balcon et vestiges géologiques, tout à fait heureuses de cette eau du ciel. Nous l’étions un peu moins, car le rideau de pluie et de brume voilait pudiquement le paysage et la vue étendue qui, paraît-il, entoure ce lieu. Prem nous a expliqué que nous nous trouvions à un point « chaud », c’est le cas de la dire, de cette gigantesque activité volcanique qui forma notre pays en plusieurs étapes. Une ligne un peu en diagonale, un peu comme une épine dorsale, traverse notre île en son centre, direction nord-est/ sud-ouest, et tous nos cratères et vestiges se trouvent ainsi placés dans l’île.

A la queue leu leu, nos pieds, respectueux des plantations, ont tracé un sentier qui nous a menés auprès de cette unique cheminée de lave encore existante à Maurice. Elle est de formation toute récente, à l’échelle géologique s’entend, et dépasse le sol d’une dizaine de mètres, mais on n’a pas encore examiné jusqu’où elle va dans le sous-sol. Les explications de Prem, si intéressantes, nous ont fait occulter que nous continuons à être copieusement arrosés par la pluie.

 

La prochaine visite c’est Pont Bon Dieu. L’accès au tunnel de lave a été emménagé récemment et un sentier en escalier, avec main courante, permet de descendre jusqu’au sol du tunnel dont une partie de la voute est maintenant effondrée. Mais en aval et en amont de l’effondrement, le tunnel de dimension imposante est en parfait état, abritant des colonies d’hirondelles qui ignorent absolument qu’une route est construite directement au-dessus de ce tunnel ! Il pleut un peu moins, mais la roche du sentier est glissante et il faut l’emprunter avec d’infinies précautions. Prem a poursuivi ses explications sur la formation de ces tunnels, où, à l’intérieur de la coque basaltique refroidie, coulait un gigantesque flot de lave en fusion ... c’est très impressionnant de l’imaginer alors que l’humidité de l’heure nous faisait frissonner.

Lorsque nous avons atteint le campement de chasse de Salazie, la pluie nous avait précédés. Un campement rustique, dans un jardin bien entretenu, des palmiers et une végétation adaptée à ce climat, un abri sec pour déballer et dévorer le pique-nique, alors qu’un rideau de pluie, maintenant insistante, continuait à se déverser. Quoi demander de plus ?

D’autant plus que Kersley Pynee, botaniste du Mauritius Herbarium, nous a présenté des photos et explications de toutes ces variétés de plantes, fougères, orchidées et arbustes, souvent considérés disparues, retrouvées dans nos cratères. Comme si, depuis le passé, ils avaient caché dans leurs creux, à notre intention, ces spécimens d’une époque lointaine, que nous pourrions propager et transmettre aux générations futures.

Cette journée, malgré l’inclémence du temps, restera pour tous ceux qui y ont participé, un super souvenir.

 

 

Joëlle

26 octobre 2015