Le 21 mars 1805 fut instituée la Société Libre d’Emulation, couramment appelée Société d’Emulation. Elle succédait à la Société Littéraire de l’Isle de France, elle-même issue de la Société des Sciences et des Arts de l’Isle de France, dont elle avait repris une partie des travaux.
Durant ses quelque treize années d’existence, la Société d’Emulation reprit et élargit les activités de ses prédécesseurs. Au programme hydrographique, elle ajouta l’étude du commerce, et au programme culturel, celle de l’histoire. Le gouverneur Farquhar avait désiré la faire suivre par “un établissement d’utilité publique qui eût pour objet l’encouragement des sciences, des arts, du commerce et des manufactures”; c’était peut-être trop tôt.
Les conditions optimales furent réunies en 1829 lorsque Julien Desjardins, ardent zoologiste, qui après avoir fait circuler un prospectus destiné à réorganiser la Société d’Emulation, reçut l’appui de Charles Telfair, ancien collaborateur de Farquhar, président de la Commission d’Instruction publique et Surintendant honoraire du Jardin des Pamplemousses.
Le noyau de cette nouvelle Société comprenait aussi Jacques Delisse, membre de la première Société, Wenceslaus Bojer, naturaliste formé au Muséum Impérial D’Histoire Naturelle de Vienne et explorateur de Madagascar, Louis Bouton, botaniste et François Liénard de La Mivoye, ichtyologiste et conchyliologiste. La Société eut pour patron le célèbre zoologiste Georges Cuvier, du Muséum d’histoire naturelle de Paris.
Par une dépêche datée du 16 juillet 1847, Lord Grey informa le gouverneur, Sir William Gomm, que sa Majesté la reine Victoria avait gracieusement octroyé à la Société le privilège de porter dorénavant le titre de “Royale”.
Cette Société, dix-huit ans plus tard, est décrétée «Royale» par la reine Victoria. A partir de ce moment la Société est connue comme The Royal Society of Arts and Sciences of Mauritius (RSAS). En 1975, elle est officiellement enregistrée auprès du Registrar General. (No 1169).
Durant une certaine période de leurs vies, les plus prestigieux hommes scientifiques et amateurs d’arts de notre pays ont tous honoré la Société par leur adhésion comme membres, sans oublier les contributions et expertises qu’ils y ont toujours généreusement offertes. Sur le point scientifique principalement, cette liste est reflétée par les noms gravés sur la Colonne Liénard, au Jardin des Pamplemousses, en hommage à leurs œuvres pour la découverte du patrimoine scientifique et la conservation de notre héritage écologique.
Plus près de nous, à partir de la deuxième moitié du XXe Siècle, la Société hérite des 20,000 feuillets manuscrits, dit ” Papiers Doyen”. Toujours durant cet intervalle jusqu’à nos jours, il se doit de glorifier aussi la mémoire de ceux qui par leur ténacité ont réussi à faire connaître les dangers-à-venir de notre environnement insulaire et convaincre la nation de l’importance de travailler pour la préservation écologique de notre île. Ils sont trop nombreux pour être cités tous, mais nous pouvons quand même mentionner les principaux parmi ces anciens tribuns défunts dont nous saluons aujourd’hui le travail accompli, tels que: Jean Vinson, Octave Wiehe, Reginald Vaughan, Robert Antoine, France Staub, Claude Michel, Marcel Lagesse, Madeleine Ly Tio Fane et Joseph Guého.
Après une étroite collaboration avec le Collège Royal de Port-Louis et plus tard l’Institut de la capitale, c’est depuis 1958 que le Mauritius Sugarcane Industry Research Institute (MSIRI) abrite la RSAS. Le lien professionnel entre ces deux institutions a toujours été florissant. Avec l’aide du MSIRI, notre Société a pu habilement gérer la première réserve naturelle privée du pays, Le Mondrain, travail de conservation écologique mondialement reconnu.
Toujours en collaboration avec le MSIRI, mais aussi avec la Société d’Histoire de l’Ile Maurice, et d’autres associations locales, La Société Royale a aussi pu célébrer des dates importantes du monde scientifique comme tout récemment les anniversaires des arrivées à Maurice de Darwin, de Baudin et le Transit de Vénus.
Tout comme pour le centenaire de la RSAS, un demi-siècle plus tard, en plus de réjouissantes festivités, des publications et projets inédits sont mis en œuvre. En 2004, la Société fête son 175e anniversaire, par une exposition au Blue Penny Museum intitulé: «Une Société savante au service de son pays», exposition qui restera ouverte pendant plusieurs mois. Une médaille frappée spécialement à cette occasion est présentée par le Président de la République aux plus hauts dignitaires de notre organisation, et une enveloppe commémorative, avec un timbre représentant le Trochetia boutoniana, fleur nationale de Maurice, est aussi émise. Aujourd’hui la Société, la plus ancienne des associations de la région des Mascareignes, s’achemine de pied ferme vers son deuxième siècle d’existence.
Pour plus de détails sur les origines de la société voir:
LA SOCIETE ROYALE DES ARTS ET DES SCIENCES DE L’ILE MAURICE, 1829 – 2004: Notice Historique par Madeleine Ly-Tio-Fane.
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