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DECAEN, Charles Mathieu Isidore (comte)

Nom DECAEN
Prénoms Charles Mathieu Isidore (comte)
Dates 1769  -  1832
Artiste d'Acosta
Lieu National History Museum, Mahebourg ( Original à Caën)

Militaire et administrateur. Né à Caen le 13 avriI 1769, mort à Ermont, près Paris, Ie 9 septembre 1832. En 1787 s'engagea dans I'artilIerie de la marine. En 1790 acheta son congé et revint à Caen où il entra dans l'étude d'un avocat distingue, Me Lasseret. En 1792, à I’annonce de la patrie en danger, s'engagea dans le 4e bataillon de Calvados, où il fut nommé bientôt sergent-major, puis capitaine en 1793. Pendant le fameux siège de Mayence il fut l’un des adjoints de Kléber. Envoyé ensuite en Vendée, il fut nommé adjudant-général Ie 26 novembre 1793. Servit de nouveau sous Kléber dans I'armée du Rhin et fut fait adjudant-général chef de brigade Ie 12 septembre 1795.

L'année suivante servit sous Moreau et prit une part importante au passage du Rhin. Général de brigade, Ie 2 août 1796. A la suite de la bataille d'lngoldstadt, où il se distingua, il reçut, Ie 10 novembre 1796, une lettre de félicitations du Directoire et un sabre d'honneur. Destitué en 1799, à la suite de fausses accusations, il fut réintégré dans son grade Ie 26 mai. Servit ensuite à l'armée d'Angleterre sous Desaix (1796-98,) et à l'armée de Mayence sous Jourdan (1799). En désaccord avec Jourdan il Iut destitué par ce dernier, le 28 avril, mais réintégré bientôt sons Moreau le 28 juillet, il devint général de division le 16 mai et contribua avec Moreau an succès de la bataille de Hohenlinden (3 décembre 1800). Nommé capitaine-général des établissements français de l'Inde après la paix d'Amiens, il ne put, en raison de la reprises des hostilités, prendre possession de ces établissements et reçut I'ordre de prendre Ie gouvernement de l'Ile de France qu'il exerça du 25 septembre 1803 au 3 décembre 1810. Fit preuve dans ce poste d'autant de capacité administrative que de talents militaires. Son ouvre fut signalée particulièrement par la restauration de l'ordre colonial basé sur l'esclavage, la création de Mahébourg, l’organisation de I ’enseignement, la fondation du Lycée Colonial et la promulgation des codes napoléoniens adaptés aux conditions locales après des discussions auxquelles le capitaine-général prit une part si importante que le recueil des lois et arrêté publiés durant son administration a reçu des colons Ie nom de Code Decaen. Reprenant les projets de Dupleix, il essaya également d'intéresser Napoléon à une grande expédition contre l'Inde qui fut, un moment, sur Ie point d'être entreprise mais dut, finalement, être abandonnée. Abandonné par Ia France qui, malgré ses appels réitérés, Ie laissait sans secours d'hommes et d'argent- il dut rendre l'Ile de France aux Anglais le 3 décembre 1810 après une défense héroïque.

Rentré en France, le 16 avril 1811, il répondit de cette capitulation à un conseil de guerre. Acquitté honorablement, il fut nommé commandant-en-chef de l’armée de Catalogne Ie 3 octobre 1911. Commanda ensuite successivement les troupes de Hollande et l'armée de Ia Haute-Garonne sous Napoléon, la IIe division militaire sous la Restauration. Pendant les Cent Jours se rallia à Napoléon et accepta commandement du corps d'observation des Pyrénées Orientales. Arrêté le 13 décembre 1815, il subit une dure captivité de 15 mois à l'Abbaye. Fut amnistié Ie 23 février 1817, mais mis en disponibilité jusqu’à la révolution de Juillet. Fut alors remis en activité, le 13 août 1830, comme président de la commission chargée d'examiner les réclamations des anciens officiers que la Restauration avait éloignés de I'armée. Compris dans le cadre d'activité de l'état-major général le 7 février 1831. Mis à la retraite le 30 avril 1831. Grand officier de la légion d'honneur et comte de l'Empire le 17 février 1812.

A.TOUSSAINT

Bibliographie

H, Prentout : L'lle de France sous Decaen, Paris, Hachette, 1901.

Source

Extrait du Dictionnaire de Biographie Mauricienne, Pages 346-347.

Avec l'aimable autorisation de la Société de l’Histoire de l’Ile Maurice.