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Le Mondrain

Sous la crête des hauteurs de Vacoas, sur une superficie de cinq hectares de terrain incliné, se niche ce joyau de la flore mauricienne appartenant à la propriété sucrière de Médine. Sous la crête des hauteurs de Vacoas, sur une superficie de cinq hectares de terrain incliné, se niche ce joyau de la flore mauricienne appartenant à la propriété sucrière de Médine.

Le Mondrain

(http://pages.intnet.mu/nathraj/Mondrain1.JPG)

C’est par cet arbuste aux jolies fleurs roses à coeur rouge – l’Hibiscus genevii - que tout a commencé… En 1968, le Pr Bernardi, du Conservatoire botanique de Genève, en Suisse, accompagné de feu Joseph Guého qui était curateur de l’herbier de Maurice, visite Le Mondrain. Tous deux redécouvrent alors cette malvacée qui figurait sur la liste des plantes disparues de l’herbier et se rendent compte de la valeur du site en terme de flore indigène et endémique.

L’Hibiscus genevii, redécouvert au Mondrain en 1968.

Des démarches seront ainsi entreprises auprès de la propriété sucrière de Médine pour que les lieux soient protégés. Grâce à l'appui de Sir Emile Sériès, Président Directeur Général de la Compagnie Sucrière de Médine, et l'assistance de son administrateur, Christian d'Unienville, le projet fut mis en œuvre. Le Mondrain est officiellement établi en tant que réserve naturelle par la Société Royale des Arts et des Sciences, qui en assurent la gestion, et fut inauguré en grande cérémonie le 4 septembre 1979 par le Gouverneur Général, Sir Dayendranath Burrenchobay,

Plaque marquant l’inauguration en Octobre 1979.

La Réserve du Mondrain fait partie d'un vaste territoire de 405 arpents, acheté par Toussaint-Antoine de Chazal de Chamarel en 1799. C'est de cette propriété dominant la mer, que le célèbre explorateur Matthew Flinders, alors détenu sur parole à l'île de France, montait surveiller l'arrivée de bateaux parlementaires, échangeurs de prisonniers.

Peintre de talent, de Chazal réalisa le portrait de son illustre visiteur au Mondrain. Des années plus tard, c'est sur ces mêmes terres que sa fille Malcy, à qui il avait enseigné l'art de peindre des inflorescences, réalisa de lumineuses aquarelles de plantes qui s'y trouvaient, dont celle de l'Hibiscus genevii qu'on allait y redécouvrir plus d'un siècle plus tard.

En mai 1986, la botaniste Wendy Strahm de l'Institut National de Préservation de la Nature, s'occupa de faire clôturer la réserve pour en exclure cerfs et cochons sauvages. Elle mit en train, avec la sucrerie de Médine, un plan de désherbage annuel qui est toujours en cours. C'est aujourd'hui grâce à ce travail nécessaire et assidu, mené par le conservateur de la réserve, Gabriel Dargent, que le Mondrain sauvegarde pour l'avenir un riche patrimoine de plantes endémiques et indigènes dans leur milieu naturel d'origine.

Barleria observatrix, endémique de Maurice, très localisé. En 1975, le père Adrien Wiehe en découvre une petite population sur le Corps de Garde ; l’espèce a été introduite au Mondrain pour sa survie.