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Matala

En 1940, les forêts vierges n'occupaient plus qu'un tiers du territoire mauricien. Drs Octave Wiehe et Reginald Vaughan crurent urgent de préserver des reliquats de cette forêt vierge pour la postérité. Ainsi ils créèrent la Nature Reserves Board, et établirent le Pétrin Nature Reserve dans les limites inferieures de la zone sous forêt tropicale., Plus récemment , la botaniste Wendy Strahm, de l'Institut National de Préservation de la Nature, vint s'occuper de faire clôturer et de sevrer des plants envahisseurs exotiques des sections de forêt, projet que continuent toujours le Ministère de l'Agro Industrie et de la Sécurité Alimentaire, en collaboration avec le Mauritian Wildlife Fund.

La Société s'intéressa à créer une réserve en forêt sèche. Avec l'appui de Sir Emile Sériés, membre honoraire de la RSAS, et sur les conseils de Christian d'Unienville, Marc d'Unienville et Marc Koenig, la Société établit à Matala une réserve naturelle de 7.8 hectares sur les hauteurs de Yémen. Ainsi, le 9 juin 1995, un contrat de bail, renouvelable après 90 ans, fut signé entre la propriété sucrière de Médine et la RSAS. En même temps un autre bail, renouvelable après 30 ans, déjà convenu, fut aussi signé pour la réserve de Mondrain. En reconnaissance de son soutien, le RSAS décida de nommer cette réserve en forêt sèche Le Sir Emile Séries Nature Reserve.

Une route carrossable permet d'atteindre "la Grosse Roche" à l'entrée de la Réserve. Le silence, dès l'entrée, en fait un lieu de révérence. Du sol, interdit d'herbes par la pénombre, s'échappent les troncs centenaires de makaks, d'oliviers, de bois-dur, de bois-de-fer, de arbre-à-huile, de benjoin et l'étrange mapou. Leurs branches entrelacées, comme le sont aussi leurs racines, offrent un dôme de feuillage coriace où glisse le vent cyclonique.

Parmi trois espèces rares d'ébénier, des faisceaux de bois-sagaïe rouge offrent des armes toutes faites, que devait venir choisir jadis Matala, un "Marron" de la région.

Une caractéristique intéressante de cette réserve, par rapport à celle de Mondrain, par exemple, c'est qu’ici les envahisseurs exotiques font face à des conditions beaucoup plus dures en raison des facteurs édaphiques existantes.

La Réserve est plus belle en juillet, quand elle s'allume avec l'or des bois-puants, fleuris de pied en cap, contrastant avec la floraison rose des mazambrons sur le sol.