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THE ROYAL SOCIETY OF ARTS AND SCIENCES OF MAURITIUS

MESSAGE DU PRÉSIDENT

Le monde, ces trois derniers siècles, a connu une succession de révolutions scientifiques qui ont causées des chamboulements considérables dans la vie de l’humanité.

La Société Royale des Arts et des Sciences de l’île Maurice, ou la Société d’Histoire Naturelle de l’île Maurice comme elle était connue à ses origines, a été fondée au tout début du 19eme siècle, en pleine période d’un de ces cycles d’évolution et d’avancées scientifiques. Cet essor, qui a été particulièrement dans le domaine des sciences naturelles, a été à l’origine, dans les pays européens, d’une soif et d’une recherche de la connaissance du monde et de la nature. Des explorations autour du globe, dont les objectifs comprenaient l’avancement de la connaissance la nature et des civilisations, ont été menées par les explorateurs de renom comme Bougainville, Baudin et Flinders. Ceux-ci ont été épaulés par des scientifiques tels Commerson et Milbert, dont certains se sont restés à Maurice un certain temps, nous léguant un riche patrimoine.

D’ailleurs la Société d’Histoire Naturelle, fondée en 1829 sous l’impulsion du grand Cuvier, avait à sa base des scientifiques, des naturalistes, des botanistes notoires tels Telfair, Bouton, Bojer, Desjardin et Daruty de Grandpré, tous formant une élite qui avait déjà un sens de mission et une vision, celle de faire connaitre et d’aider à l’avancement des sciences naturelles et, de ce fait, l’avancement du pays, vision qui s’élargit très vite à d’autres domaines.

Pendant toutes ces années passées la Société Royale a eu des grandes heures de gloire. Elle a produit des publications importantes, tenu des expositions agricoles, et a été à la base de la création de nombre d’importantes institutions mauriciennes tels la Mauritius Institute (aujourd’hui le Musée), la Chambre d’Agriculture, la Société Météorologique. L’idée d’une Ecole d’Agriculture avait germée au sein de la Société Royale bien avant sa création.

Mais depuis quelques décennies il y a eu un certain ralentissement, un tassement dans nos activités et dans la vie de la Société Royale. Certes, nous avons créé la Reserve du Mondrain. Des noms ont été inscrits sur l’Obélisque Liénard à l’occasion desquels des discours rappelant l’histoire glorieuse de notre Société ont été prononcés. Quelques numéros des Proceedings ont été publiés, nous avons tenu des conférences et organisée des sorties, tout cela avec beaucoup de succès. Toutes des activités plus ou moins internes à la Société et rien de notoire au niveau du pays. On pourrait, donc, se poser les questions ‘Pourquoi seulement ça, pourquoi ce tassement? Où est l’élan passé ?’

Il est probable que la cause est la suivante. La dernière révolution scientifique, l’avancée nucléaire et les nouvelles notions d’Espace/Temps menée par ces grands savants Niels Bohr, Max Plank, Albert Einstein et autres, a eu lieu pendant la première moitié du 20eme siècle. Mais cette percée a pris fin vers les années 1940-1950 avec la fin de la 2eme guerre mondiale et depuis nous n’avons pas eu ce qu’on appel en anglais un ‘quantum leap’, un bond quantique dans la pensée, la réflexion et les avancées de la science. Il y a eu une sorte de ralentissement, presqu’une flamme éteinte.

Nous avons eu, bien sûr, des avancées technologiques considérables qui ont propulsés le monde et changés la civilisation et l’humanité. Ces développements et avancées ont permis une croissance extraordinaire de la population humaine mondiale. Mais cette croissance a été accompagnée de graves problèmes médicaux, alimentaires, d’habitat, d’énergie, de changements climatiques et de perte de biodiversité qui sont le plus souvent très difficiles, voire impossible, à résoudre avec notre niveau scientifique actuel.

Cette situation, de ce fait, provoque actuellement sur le plan mondiale une grande réflexion scientifique, avec le résultat que, selon les penseurs et philosophes scientifiques actuels, le monde est à l’aube d’une nouvelle ère de grandes découvertes et avancées scientifiques qui s’étendra sur les prochaines 20 à 30 années. Cette nouvelle révolution scientifique affectera dans le monde entier entre autre domaines ceux de l’énergie, de l’environnement, du transport, de l’agriculture, des ressources alimentaires, et de l’habitat.

Notre île devra en bénéficier et comme à ses débuts, la Société Royale doit participer et contribuer pour les prochaines décennies à ce grand courant qui commence tout juste à se mettre en marche.

Les enjeux écologiques pour le pays sont considérables. Nous ne devons jamais oublier qu’un environnement sain basé sur la biodiversité, la nature, l’agriculture nouvelle ou raisonnée, l’énergie propre, le transport et le logement ou l’habitat, est la meilleure garantie de la bonne condition humaine.

Pour participer à ce grand courant, à ce nouvel essor, nous devons nous engager et nous rendre incontournable et respecté. Pour le faire la Société Royale des Arts et des Sciences de l’île Maurice doit se réinventer, se métamorphoser et se positionner afin de pouvoir jouer son plein rôle dans ce nouveau courant qui se dessine.

Nous devons avoir une vision nouvelle et travailler à la rendre réalité, nous devons fixer de nouveaux caps, nous devons avoir une feuille de route et un plan d’action. Nous devrons développer des grands axes de travaux et d’influence sur lesquels notre influence pourrait peser.

Nous devrons augmenter le nombre de nos membres, nous devons recruter des jeunes et ainsi augmenter le poids de nos décisions et de notre influence. Ainsi nous devons renaitre.

Nous avons déjà lancé cette grande réflexion depuis le mois d’avril 2017, après l’assemblée générale. Nous en tiendrons nos membres informés au fur et à mesure des progrès. Mais nous aimerions, et nous comptons mêmes, dès maintenant, avoir de vous membres et non-membres toutes vos idées et contributions et vous invitons donc à nous les communiquer par email à la secrétaire.

Pierre de B. Baissac

Président